N’est-t-on pas mieux servi que part soi-même ? J’en suis persuadé. Cependant oublier ceux qui vont participé à la réussite du livre, indispensable à tous les amoureux de la course à pied, serait une omission impardonnable de la part d’hommes de partage comme nous pouvons...
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mercredi 15 mai 2024

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Un personnage cette Boubou La Reine !

 

Je me suis éclatée à écrire ce qui suit et j’espère que vous prendrez beaucoup de plaisir à le lire. L’idée m'est venue en lisant deux posts version mec et version fille dans des groupes de coureurs sur Facebook. Je me retrouvai dans les deux mais il manquait énormément de ma petite personne et cela m’a inspiré.

Boubou La Reine

 

 

 

 

"Pourquoi auras-tu la chance de finir avec

cette nana traileuse et globe-trotteuse ?"



"Parce que ….."

 

Elle sort rarement, voire jamais le samedi soir pour être en forme pour sa sortie du dimanche matin très tôt. D’ailleurs parfois elle passe sa soirée à étudier une carte pour son parcours du lendemain.


Elle est rarement aux repas familiaux le dimanche, car après sa sortie longues avec ses potes, elle enfourche son vélo pour continuer ..... Ailleurs. Vie de célibataire, je vous dis ! 


 

 

Son meilleur repas de la semaine c’est son casse-croûte sur le plus haut pic avec une magnifique vue, qu’elle aura trouvé à atteindre même s’il ne fait que cinquante mètres et donne sur le balcon le plus fleurie de l’immeuble en face du parc. .


Elle réalise, souvent, des sorties longues à plus de cent bornes de chez elle, en mode biathlon voir pékin express pour revenir à son point de départ.


Elle claque plus de tunes pour son équipement, ses inscriptions et ses billets d'avion que pour faire des sorties entre amis. "D'ailleurs qui l'a vu pour la dernière fois ?"

 

 

Quand elle se rend quelque part, il y aura toujours un moment dans la journée où elle accomplira une partie en courant, (surtout lorsqu’elle réalise que ses jambes lui feront économiser une navette à cinquante balles) pour la faire arriver à temps aux toilettes.


Elle passe des heures sur le net pour dénicher LE trail qui va la faire vibrer et en calculant soigneusement son calendrier kilométriques de l’année.


Elle organise ses voyages et itinéraires en fonction du degré de la flore et de la faune présentent sur les lieux.


Elle a développé un instinct de survie hors normes tel que, quand elle se retrouve seule au milieu de nulle part, elle croit vraiment qu'elle est un guépard.

 

 

 

En voyage elle s’arrange toujours pour transiter par le nouvel aéroport d’Istanbul qui est si grand qu’elle arrive à faire un dix kilomètres sans passer par le même endroit, en trouvant sur sa route des aires de repos et des ravitaillements loukoums partout.


En mode trek, en haute montagne, à plus de 4200m, elle essaiera toujours de courir même 30 secondes voir si ça passe ; dès fois que Dieu aurait décidé qu’elle serait la relève féminine de Kilian Jornet. 


Elle a plus de sacs d'hydratation et de poches d'eau dans ses placards que de sacs à main.

 

 

Elle craque littéralement sur la dernière veste hyper technique, membrane ultra-shell, 2,5 couches, zip étanches, 20.000 unité de Schmerber, compact, etc, etc… Alors qu’elle en a déjà deux.


Elle s'assure toujours d'avoir des équipements en double chez ses parents, comme ça, quand elle y va, pas de problèmes d'oublis. 


Elle a tout le temps besoin de nouvelles chaussures trails. Elle défonce les siennes systématiquement à tester pleins d’endroits différents et atypiques, parfois à faire sauter ses ongles d’orteils. Pas grave ça repousse.


Elle a un odorat tout à fait normal sauf pour admettre que ses affaires puent énormément dans le bus au retour d’une course : « Mais qui ne s’est pas lavé putain ! C’est grave quand même ! ».


Quand elle court, elle peut "chier" dans la nature, "pisser" ou se moucher comme un mec (tu sais en bouchant une narine et en soufflant l’autre pour évacuer l’objet étranger), quand elle en a envie sans se poser de question. Parfois elle est contente quand il pleut comme vache qui pisse de laisser sa vessie s’exprimer librement sans avoir à effectuer le process habituel long et fastidieux de baisser son pantalon. Mais elle va trouver ça complétement dégueulasse et immoral lors d’une conversation avec ses collègues. de boulot.


 

 

Sa dernière touche et élégance féminine s’arrête quand au ravitaillement après avoir englouti trois TUC avec un morceau de comté de la région le tout en une seule fois, elle essaie de prononcer en mâchant : « Nickel, ça va vachement mieux maintenant ».


Lorsqu’elle part pour courir et qu’elle te dit : "Je fais une petite sortie pas longtemps t’inquiète, à tout !". Sache qu’elle n’a pas de réelles notions du temps qui passe et rentre des heures après. 


Parfois elle semble fatiguée, avec une tête de mort. Elle a la flemme pour tout. Cependant elle peut, soudain, se transformer en super héros dès qu'elle enfile sa tenue de runneuse


Elle parle souvent par acronymes : VMA, PPG, UTMB, GRR, GRP, UT4M, UTPMA, DTRCC, PTL, REC… Ne cherche pas à comprendre même Google translate ne reconnaît pas ce langage.


Quand elle franchit la ligne d’arrivée d’une course, une joie immense s'empare d'elle, tel que toutes les personnes présentes la félicitent et deviennent d'un seul coup sa grande famille. Mais ce moment ne durera que cinquante secondes. 


 

Elle peut avoir galéré comme jamais sur un trail et te dire les yeux dans les yeux, à bout de fatigue, au bout du rouleau : "C’est fini je ne ferai plus de longue distance comme ça, FINIT". Puis la semaine suivante, elle te regarde de nouveau dans les yeux pour t’annoncer qu’elle s’est inscrite sur une distance plus longue l’an prochain, d’un trail plus difficile et qu’elle est surexitée.

 

Elle n’en pense pas un traitre mot lorsqu’elle dit à une amie qui se marie le même week-end end qu’un super trail qu’elle avait prévu de faire : "C’est pas grave, ton mariage est plus important".


Elle a un toc compulsif de toujours s’assurer qu’il y a du D+ dans tout ce qu’elle entreprend, avec sa montre à portée de main pour être sûr qu’en cas d’Alzheimer précoce, ça sera enregistré.

 

Son premier neveu a à peine trois jours d’existence qu’elle regarde déjà ses pieds en disant : "Putain je crois qu’il a des pieds à mettre du Salomon. Pas grave mon amour, dans dix mois je prévois que tu fasses tes premiers pas et je regarde déjà le terrain le plus simple pour toi qu’on commence à s’entraîner tous les deux", avec son beau frère qui lui dit en arrière plan qu’il sera footballeur ; tout ça sous les yeux ahuris de sa sœur maman pour la première fois.

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Ses meilleurs potes avec qui elles a parfois de longues conversations existentielles sont ses baskets. Pour leur dire adieu, elle publie un post sur Facebook pour leur rendre hommage.

 

Pour lui faire tourner la tête, il suffit de balancer une phrase du genre : "Il y a plein de fromages aux ravitaillement sur ce trail ; ah ! et du chocolat noir aussi ; hum !".


 

 

Pour la faire rêver, il suffit de laisser son ordinateur allumé sur la page d’un itinéraire trail en Afrique dont le terrain est extrêmement technique.

 

Pour lui faire plaisir, offre lui une inscription à une course, même du trail du coin à peine connu, à seulement cent coureurs, elle te vénérera quand même toute sa vie.

 

Elle te proposera de passer un petit week-end tranquille en amoureux à la montagne pour prendre un peu d’air frais, se balader, faire la sieste, se reposer, se retrouver... Oh oui ! mais comme par hasard, ça alors ! Il y a justement un trail ce week-end là.

 

Elle s’attachera toujours à démontrer à son chéri que le trail en voyageant sera toujours son premier amour ..... 

 

 

 

"Alors ! Tu viens ?"

 

 

Boubou La Reine