Zone de confort

Dessin de Sébastien Lamart  : http://sebastien-lamart.blogspot.fr/

"Si vous pensez que l'aventure est dangereuse, essayez la routine, elle est mortelle "

Paulo Coelho

Ecouter c'est bien aussi : 

                                        Nathalie Mauclair                         Philippe Chalmel                  

Zone de confort  

Est-ce que s'oublier dans sa zone de confort ne conduit pas à un moment ou à un autre sur le chemin de l'insatisfaction, de l'ennui, de la désespérance ? Est-ce que négliger l'aventure qui est au bout de la rue ou au bout du monde, ne favorise pas l'engourdissement, le découragement et la flemmardise ?

Il n'y a pas d'âge pour chausser des runnings et de partir en user les semelles sur toutes les surfaces possibles, comme il n'y a pas d'âge pour porter des charentaises devant une émission de chiffres et de lettres.

Sortir de sa zone de confort, risquer l'aventure en passant de l'éclat à l'obscurité ou de la grisaille à la lumière ce n'est pas obligatoirement devenir cascadeur mais simplement acteur du film de sa vie au lieu d'en être un observateur passif. Construire quelque chose d'intéressant sans s'approcher de ses peurs en se confrontant à l'incertitude est rare, illusoire.

Cependant, se situer, épisodiquement en dessous de sa zone de confort est aussi une belle aventure et synonyme de succès pour des épreuves au-delà du Marathon.

Prenons l'exemple d'une course comme l'Ultra-Marin qui vient de se dérouler sur les chemins côtiers du Golfe du Morbihan pour sa 15^ème édition. Un truc que l'on imagine réserver à quelques fous furieux. Plus de 1000 inscrits cette année sur les 177km, 8000 sur les différentes courses.

Cette année j'ai eu la chance d'interviewer Philippe Chalmel et Nathalie Mauclair, vainqueurs tous les deux des 177 km qu'ils ont courus respectivement à 10km/h et 9km/h de moyenne. Au détour des questions je me suis intéressé à leur "zone de confort", à leur vitesse d'endurance voisine de 15km/h pour Philippe Chalmel et de presque 13km/h pour Nathalie Mauclair. Et, quand compare leur allures d'entrainement à leur vitesse moyenne de course  reconnaissons, sans remettre en compte l'exploit sportif et les traces douloureuses dans leurs fibres musculaires, qu'ils sont bien en-dessous de leur "zone de confort".

Alors ne soyons pas étonné, simple mortel que nous sommes, qui courront à une allure d'endurance aux environs de 10km/h, de trouver la course compliquée si, sur ce genre de parcours nous nous emballons dès les premières heures de course à maintenir une allure de 8 ou 9 km/h.

Philippe Chalmel précise : "La fréquence cardiaque c'est le moteur, s'est-elle qui détermine l'allure à suivre. Il faut se méfier des sensations qui sont obligatoirement bonnes dans les premières heures de course. Nous les anciens cyclistes c'est dans nos gènes de travailler à la fréquence cardiaque, alors que dans la course à pied le travail se fait d'une façon générale au km/h". (Si vous voulez en savoir plus : ICI). 

Donc sortir de sa zone de confort vers le haut ou épisodiquement vers le bas c'est la chance de voir jaillir l'aventure dans l'esprit de celui qui est à sa poursuite, mais rarement en charentaises.

" Après ! Ce n'est que mon avis"