N’est-t-on pas mieux servi que part soi-même ? J’en suis persuadé. Cependant oublier ceux qui vont participé à la réussite du livre, indispensable à tous les amoureux de la course à pied, serait une omission impardonnable de la part d’hommes de partage comme nous pouvons...
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mercredi 15 mai 2024

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Meneur d'allure Marathon de Vannes 2017

 

 

"Tu nous fais souffrir, et pourtant on aime ta souffrance ….. "

Dom Cado

 

Marathon de Vannes 2017 

 

                     

 

Aller faire un tour ce matin, sur le lieu de nos exploits ou de nos galères d’hier et voir toutes ces personnes, ranger, démonter, faire place nette de notre weekend festif, où on a fini par nous accrocher la médaille de Marathonien autour du cou, laisse déjà un goût d’y revenir. Pourtant, à l’arrivée, les jambes dures, la tête à l’envers ne nous a pas donné la tentation d’y retoucher même du bout des lèvres, la bière qui nous attendait a été bien suffisante.

 

         

 

Mais voilà c’est Le Marathon, la course la plus longue qui se court vite, distance qui dans l’histoire reste mythique selon la légende, pourtant loin de la vérité. Un kilométrage qui ne veut pas dire grand-chose aux esprits cartésiens : 42,195 km est la distance qui séparait la loge Royale jusqu’au stade ou fut jugé l’arrivée de l’épreuve des jeux olympiques de 1908 en Angleterre.

 

 

Ce matin nous sommes en 2017, aux pieds des remparts de la ville de Vannes la température est douce. Gérard mon binôme, meneur d’allure en 4h30’est déjà présent.

Petit à petit un essaim se forme autour de nous. L’inquiétude se lit dans le regard de beaucoup. Ma fréquence cardiaque prend quelques pulsations supplémentaires à prendre conscience de la responsabilité qui nous incombe, de voir toutes ces personnes qui nous font confiance et prêtes à nous suivre pour réussir le temps qu’elles sont venues chercher.

 

 

Le feu d’artifice rapproche du départ. Je déclenche le chronomètre en passant sous l’arche. La décision de partir prudemment pour des raisons physiologiques reste un choix évident, un choix indiscutable et la fin du parcours, à "ramasser" les imprudents, ne me trompe pas sur ce choix.


 

Je sens derrière moi que cela pousse, je sens la pression du groupe dans mon dos pressé dans découdre. Gérard prend la décision au bout du 5ème kilomètre de partir avec quelques impatients à l’allure prévue du 4h30’ (6’ 24 au kilomètres jusqu’à l’arrivée).

 

 

Tout se passe à merveille, les encouragements d’un public nombreux boostent tout le monde. Je décroche régulièrement à l’intérieur du groupe pour écouter les respirations, questionner sur l’état de chacun avant de retrouver ma place devant. Ils vont être nombreux à se souvenir, à en faire des cauchemars, des phrases que j’ai pu répéter, ressasser tout au long du parcours.

 

 

Le semi- marathon est là, une minute de plus que le temps prévu. Aucune inquiétude. Le groupe est toujours autant fourni dans notre dos. Je dis notre dos, parce que Murielle la Marathonienne des Sables, alliée de circonstance aujourd’hui, est d’une aide précieuse.

A l’attaque du deuxième tour au pied des remparts, quelques Pierre, Paul, Jacques, Françoise, Nathalie et les autres commencent à faire l’accordéon, ce qui n’est pas très bon signe. Pourtant le sourire est encore bien présent sur les visages, mais le silence a remplacé les échanges entre les uns et les autres. Les kilomètres s’enchaînent, nous oublions en passant les crêpes et la soupe au potiron du ravitaillement de la "ferme".


 

 

Le vent de face sur les deux kilomètres qui longent le port vers la pointe des émigrés avant d’attaquer la dernière partie de la course, n’arrange en rien les difficultés des uns et des autres. Je continue les va-et-vient à l’intérieur du groupe, néanmoins l’essaim s’effiloche inexorablement. C’est le moment où moi aussi je ressens aussi un coup de "moins bien". Plus un coup au moral, qu’une défaillance physique, quoique que, toute la journée de la veille au village Marathon et les nombreux décrochages dans le groupe ont laissé des traces.


 

 

Le dernier ravitaillement est proche, il reste quatre kilomètres avant d’entendre les bruits du stade. Finir seul dans le temps prévu n’a aucun intérêt à mes yeux. Je laisse partir une des "championne" du jour avec notre Marathonienne des Sables pour gagner un combat  contre elle-même, combat dont elle est sortie gagnante dans d’autres circonstances. Je marche, je trottine, je me retourne souvent, plus personne à l’horizon. A l’approche du dernier kilomètre une rescapée fait son apparition je ne finirai pas seul avec ma flamme de 4h30’ …..


  

En consultant, ce matin le site de Julien Kurtzemann (http://www.runnerbreizh.fr/) l’homme qui tire les résultats des course plus vite que son ombre, je me rends compte que le 4h 30’ c’est transformé en 4h 40’ et 42 secondes. Les témoignages reçus depuis ce matin effacent aisément la désillusion et le mécontentement d’avoir failli au rôle qui m’a été confié …..  

 

Photos : 

Jean Claude Lepeltier (Asptt Vannes)

Jean-Michel Coyac (Asptt Vannes)

Journal Le Télégramme