N’est-t-on pas mieux servi que part soi-même ? J’en suis persuadé. Cependant oublier ceux qui vont participé à la réussite du livre, indispensable à tous les amoureux de la course à pied, serait une omission impardonnable de la part d’hommes de partage comme nous pouvons...
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Les 24 heures de Ploeren 2016

 

 

"Il ne faut jamais dire :

Fontaine je ne boirais pas de ton eau"

 


Les 24h de Ploeren 2016.

 

L’histoire de cette expression, plonge son origine dans les méandres du moyen-âge.  Elle est attribuée à un alcoolique qui aurait affirmé, ne plus jamais boire. Seulement un soir il craqua et sur le chemin du retour vers son domicile, il chuta dans le réservoir d’une fontaine et s’y noya. Je peux reprendre à mon compte cette expression en ce qui concerne le 24 heures de Ploeren, parce que trois ans après y avoir participé je suis sur la ligne de départ.

 


Pourtant à la fin de cette expérience, en 2013 je m’étais dit : "Mon cher Xavier, je ne participerais plus à tes 24 heures". Ma présence aujourd’hui est bien la preuve que, quand on affirme quelque chose, il est préférable de le garder pour soi, cela évite de se tracer une ligne de conduite trop rapidement, sachant qu’il y a de grandes chances que l’on ne la tiendra pas.  

 

 

Néanmoins  je garde un bon souvenir de cette première expérience,  (voir : http://www.lalignebleue.net/fr/information/44451/mes-24h-ploeren)  seulement quand l’estomac met un certain temps à retrouver sa place et que boire à la plus délicieuse des fontaines,  ne serait-ce qu’une goutte d'eau, devient un effort insurmontable, il devient difficile d’atteindre ses objectifs.

 

Mais, aujourd’hui est un autre jour, très satisfaits d’être présent, sur un parcours identique dans un  froid polaire semblable,  des bénévoles inchangés prêts à nous servir, prêts à nous régaler de leur sourires en même temps que leur jambon purée mouliné pour en faciliter la digestion, comme pour m’habituer à une époque que je me souhaite la plus lointaine possible.  

 

La salle.  Chacun va y installer ses petites affaires selon un ordre préétabli comme  un rituel immuable et, qui au fil de tours deviendra un capharnaüm où il sera difficile à chacun de retrouver ses affaires.


 

 

La scène.  Des animations s’y dérouleront tout au long de ces 24 heures. Derrière le rideau, une salle de repos aux couchettes militaires nous accueillera les uns et les autres pour un repos difficilement réparateur, bercé par une version "d’Hôtel California", après être passé dans les mains déjà expertes de l’école d’ostéopathie de Rennes. 


 


Une nouveauté cette année : le départ est donné à midi pour toutes les épreuves. Les 6h, les 12h et les 24h en individuel, sans oublier les 24 heures par équipes qui dépasseront la barre des 300 kilomètres en se relayant à quatre participants toutes les heures.

 


Pour éviter les désagréments de 2013, la marche sera ma compagne de ces deux tours d’horloge avec pour objectif d’atteindre les 120 kilomètres. Il n’en sera rien. Après deux repos de deux heures, je franchirai la barre des 100 tours (ce qui correspond à 99,856km selon www.runners56.fr)

Objectif plus que raisonnable en comparaison des 236 kilomètres du vainqueur, facilement reconnaissance au fil des tours, à son air de plus en plus penché à cause d’une hanche récalcitrante. 


 

Le départ est donné. Je fais connaissance de Léon, soixante-seize ans, qui marche quatre fois par an sur ce type d’épreuve, pour son petit-fils atteint d’une maladie orpheline. La bannière du Téléthon (14ème édition qui mériterai à mon goût une aura un peu plus télévisuelle, et ce ne doit pas être que mon avis), sous laquelle se déroule cette course est faite pour lui.  Nous échangerons régulièrement pour vérifier si nos objectifs seront couronnés de succès. Dans la dernière partie de la course j’ai senti poindre, chez lui, une certaine inquiétude de ne pas atteindre les 100 km visés. Il y arrivera.

 

Quand on marche sur un circuit d’un kilomètre les rencontres sont régulières, les échanges avec des personnes que l’on connaît pour les avoir entrevu sur d’autres courses deviennent familiers :

Marc présent pour effacer avec brio, un trail du Bourbon aux bons souvenirs, sans avoir été au bout du bout et surtout, sans considérer que ce fut un échec …..   


Maryvonne surprenante compétitrice de l’Ultra-Marin à la marche du "risque-tout" dès le départ et qui 23hh 59’ plus tard sera toujours sur le même tempo …..

Marie-Jo, une fois de plus sur le podium, à la course rapide et à la marche aussi rapide, le tout entrecoupé de folie et de coup de moins bien …..

Marie-Pierre, fantastique compétitrice, qu’elle que soit la distance, habitué aux  podiums sur des épreuves moins longues, qui n’était pas loin dans la nuit de me dire que l’on n’y reprendrait plus. Mais qui reviendra s’abreuver à la fontaine, j’en suis persuadé ..... 


Armand, membre du team Intersport, qui jettera l’éponge après 99 tours, à cause d’un genou récalcitrant …..

Et pour finir, comment ne pas citer Yannick et Christian partenaires de mes sorties dominicales et que pour une fois je verrai très souvent revenir à ma hauteur et ensemble, pendant une partie de la nuit, dans une longue marche, nous referons le monde.

 

Le soleil nous accompagnera dans les deux dernières heures, sans vraiment nous réchauffer. L’idée des organisateurs de permette aux coureurs d’être accompagnés pendant quelques tours par des supporters en versant une "obole" par kilomètre couru au Téléthon, est excellente. Je ferais deux tours avec Ewen, un de mes petits enfants en début de soirée, qui motivé comme jamais aurait bien aimé continuer.   

 

"Qui reviendra boire à la fontaine après 24 heures d’effort ?

Peu de monde quand cela vient de se terminer …..

Mais ils seront nombreux en 2017 à être présent".