N’est-t-on pas mieux servi que part soi-même ? J’en suis persuadé. Cependant oublier ceux qui vont participé à la réussite du livre, indispensable à tous les amoureux de la course à pied, serait une omission impardonnable de la part d’hommes de partage comme nous pouvons...
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jeudi 16 mai 2024

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Tom, la Joëlette et le Marathon de Vannes

 

"Il n’est pas nécessaire de regarder une personne handicapée comme une personne différente, car nous sommes déjà tous différents"  

Daniel Tammet


 

Le Marathon de Vannes, Tom et la Joëlette

 

Il est cinq heures, le jour ne se lève pas encore, un coup de tonnerre réveille la ville de Vannes et la bonne averse orageuse qui suit laisse présager un Marathon pluvieux. Il n’en sera rien, un soleil presque radieux nous accompagnera tout au long du parcours. Le coup de tonnerre justifiant sa présence afin de réveiller des Marathoniens encore endormis.

 

Le rendez-vous est prévu sur le parking de Notre Dame de Lourdes, Tom est déjà présent. Il est 7h 30’. Les Pierre, Paul, Jacques, Françoise, Nathalie et les autre,  son escorte du jour, arrivent petit à petit. La température est  douce, la pluie semble loin, très loin, le ciel prenant la couleur des ballons de l’association "enVol’"  qui nous accompagnera par la pensée tout au long de cette journée. 

Tom prend place dans la Joëlette, le sourire aux lèvres prêt à en découdre. Un an qu’il attend ce moment avec impatience. Un an qu’il souhaite réussir son premier Marathon, en espérant battre le chronomètre de Mathis de l’année passée.

                          

Vingt minutes de marche sont nécessaires pour rejoindre le départ. Jésus nous accompagnera quelques hectomètres, sa couronne d’épines autour du front, prêt à fêter son 400ème Marathon.  Après Notre Dame de Lourdes, voilà deux bons présages pour la réussite de cette journée, surtout que dans la direction du port, Moïse sera aussi présent pour nous ouvrir le chemin parmi les concurrents de plus en plus nombreux.


 

 

La "Team’Tom" tout de orange vêtue est prête à se battre afin d’avaler les 42,195km. Pour calmer l’impatience,  Christian Dréan vainqueur les deux dernières années, offre son maillot de la victoire 2015 à Tom et accompagné du Maire de la ville de Vannes, se plie, bien gentiment, à la photo souvenir, ainsi que Léa Morin  deuxième du dix kilomètres. 


       

 

Le "YakapuTom", dérivé, en mieux, du cri de guerre des All-Blacks de la Nouvelle Zélande est aussi l’occasion de patienter.  


 

Le départ est donné sous un feu d’artifice aux couleurs du Marathon. Allure prévue : 9km/h. Ne pas se laisser emporter dans l’euphorie du départ. Le rythme est pris, les relais autour de la Joëlette sont réguliers. Tom nous encourage sans arrêt de ses : "Allez ! Mon équipe". Nous arriverons dans le deuxième tour de la course à lui faire dire : "Allez ! La Team’Tom".


 

 

Le village d’Arcal est déjà là, son animation sur le thème de Bob Marley nous joue une autre musique que la version de "La soupe aux choux" de l’année dernière. Quelques kilomètres plus loin l’odeur des crêpes et de la soupe aux potirons de la ferme de la pointe de Séné nous arrivent aux narines, avant que la Joëlette  prenne la direction du port de Vannes où les nombreux spectateurs et leurs encouragements nous accueillent.

La famille de Tom est aussi présente : la maman, pour qui la course à pied va devenir une de ses occupations favorites afin d’accompagner son fils sur les courses à venir. Le rôle de paparazzi du papa est une bonne excuse pour lui éviter de chausser  une paire de runnings, mais il photographie tellement bien que personne ne lui en tient rigueur.


 

 

Les kilomètres s’enchaînent au rythme des ravitaillements et des nombreuses animations qui jalonnent le parcours. Conleau où des clowns nous ravitaillent, proche de la piscine, lieu privilégié d’un des deux Auguste le vendredi soir. Nous laissons les huitres, le vin blanc et le cidre de côté pour le deuxième passage.


 

 

Les 21,100km sont franchis à l’approche du centre-ville et nous attaquons le deuxième tour, sous les encouragements ininterrompus de Tom, infatigable, tenace, le sourire toujours aux lèvres. Un deuxième arrêt au village d’Arcal, sous les tambours de la musique reggae, pour une photo souvenir et les odeurs des crêpes de la pointe de Séné sont de retour. La chaleur du soleil se fait sentir, (si, si, même en Bretagne au mois d’octobre). A Conleau, les clowns sont toujours présents, les huitres et le vin blanc pareillement.  


                       

 

Plus que cinq kilomètres, pour certains Joëletiens c’est le mot "encore" qui prend le dessus.  Le silence comme la fatigue autour de la Joëlette se fait sentir, sauf Tom toujours à bloc.

 

A la flamme rouge, les Pierre, Paul, Jacques, Nathalie, Françoise et les autres se regroupent autour de Tom pour le dernier kilomètre, nous lui annonçons qu’il va exploser le temps de Mathis de vingt minutes, il est fou de joie. Cependant après vérification les temps de Mathis et de Tom sont presque identiques, ce qui ne gâchera pas son plaisir d’avoir terminé son premier Marathon.

 

L’entrée dans le stade est bruyante, harangué par les speakers, le public restant fait du bruit comme si le stade était plein. La médaille autour du coup nous retrouvons la famille de Tom : la maman émue aux larmes et le papa proche de la buvette pour nous faire apprécier une bonne bière. S’il ne court pas, il a d’autres qualités.

 

"Belle journée, les jambes un peu lourdes, douloureuses,

                     mais qu’il est bon de les sentir nous porter"