N’est-t-on pas mieux servi que part soi-même ? J’en suis persuadé. Cependant oublier ceux qui vont participé à la réussite du livre, indispensable à tous les amoureux de la course à pied, serait une omission impardonnable de la part d’hommes de partage comme nous pouvons...
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Mon Marathon de Nantes 2013

"C'était le jour ..... à condition de laisser l'égo de côté"


Marathon de Nantes :

A la recherche du temps ..... que je ne trouverai jamais ..... 

 

 

 

Le Marathon de Nantes est en pleine évolution, une fois de plus, cette année. La longue ligne droite le long de l’Erdre et son retour ont disparu. Le départ a quitté la Beaujoire pour trouver les quais rénovés, «L’Eléphant et les Machines de L’ile» nous attendent. Nantes devient un beau Marathon. 
Habiter Vannes, situé à une heure de route, ne nécessite pas un départ la veille. Nous partons à trois, Yannick, Fabrice et moi avec des ambitions inavouées, à part en ce qui me concerne le fameux 3h 30’. Départ de Vannes à l’heure de la sortie des boîtes de nuit, un contrôle d’alcoolémie au pont de Kérino se révèle négatif, la composition du gateau’sport  est bien sans alcool.  Arrivée à Nantes : prise des dossards, fin des préparatifs au coffre de la voiture et rendez-vous sur la ligne de départ en compagnie de deux mille participants. Je suis très confiant. Une partie de cette confiance vient que dans la région vannetaise, il est reconnu que finir la préparation d’un Marathon de printemps par les trente kilomètres d’Arradon donne une indication très sérieuse, très précise sur le chronomètre un mois plus tard. Cette année j’ai réussi deux heures vingt-huit minutes, alors aujourd’hui c’est trois heures trente. Départ prudent ; mes deux compagnons de voyage m’avouent que leur ambition du jour est de me servir de lièvre. Pour une bonne nouvelle c’en est une. Ils se positionnent devant moi côte à côte, me protégeant et me rythmant l’allure pour enfin réussir trois heures trente. Quel confort d’être assis sur un «porte-bagage» en piaffant d’impatience, en trouvant que la vitesse n’est pas assez rapide. Je comprends à ce moment-là l’utilité des lièvres.  Au vingtième kilomètre Yannick lâche prise comme prévu, le Marathon des Sables récent a laissé quelques traces dans son organisme. Je me sens bien, même très bien, sur les talons de Fabrice, mon lièvre restant, peut-être l’effet du régime Scandinave que je teste pour la première fois  
 
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Ce régime scandinave est aussi le régime aux spaghettis. Pour commencer, l’objectif est d’épuiser les réserves de glycogène par une ou plusieurs séances de course intense et prolongées dans les jours qui précèdent le régime. Ensuite, les  trois premiers jours sont basés sur une alimentation très pauvre en glucides (moins de 5%), les lipides et les protides devenant essentiellement le menu quotidien. Les trois jours suivants, ceux qui précèdent la compétition, l’alimentation sera au contraire très riche en glucides (+ de 90%) pour reconstituer les réserves de glycogène à un niveau supérieur à la normale.          Les trois premiers jours sont difficiles, puisque différents du régime alimentaire habituel, avec comme désagréments une haleine qui peut être «forte» et une perte d’eau importante parce que l’on urine souvent. Ces trois jours sont indispensables pour amener au plus bas les réserves de glycogène pour que les trois jours suivants, l’activité de la glycogénèse soit forte. Ce régime est efficace s’il est suivi avec beaucoup de rigueur. Le suivre à moitié c’est comme si l’on ne le suivait pas du tout et cela pourrait avoir des incidences sur la performance.  
En résumé, pas de glucides pendant les trois premiers jours…… que des glucides dans les trois jours qui suivent.  Le régime scandinave bien suivi ne peut pas avoir d’incidence sur la santé ni sur la performance, par contre il va augmenter les réserves de glycogène de deux à trois fois les valeurs normales.  Pour des distances en dessous du Marathon le régime scandinave n’est d’aucune utilité. Pour des distances au-delà du Marathon on utilise beaucoup plus de matières grasses et le régime scandinave perdra aussi de son intérêt.  *  
Au trentième kilomètre un virage à gauche, une ligne droite profonde, descendante entre deux rangées d’immeubles Haussmannien et les ailes de la victoire me poussent. Je décide de finir seul. Quelle erreur !  Mais pourquoi ne pas continuer à jouer le rôle de la tortue encore quelques kilomètres ? Pourquoi ne pas rester confortablement assis sur le « porte-bagage de Fabrice ?  Au quarantième kilomètre je retrouve Yannick qui m’accompagne pour finir en trois heures trente-quatre. Je perds quatre minutes sur les douze derniers kilomètres par manque de patience et un peu trop d’égo.  
Ce jour-là sera le point final à la recherche du «temps perdu». Frustré mais pas déçu, je garde à l’esprit que courir est un bonheur simple et il n’est pas question de 
 
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mettre en  péril  les deux mille cinq cent kilomètres de chemins côtiers foulés par an, pour deux cents à trois cents kilomètres où je m’agrafe un dossard sur la poitrine.  Combien de coureurs souhaiteraient encore courir et ne le peuvent plus parce qu’ils ont trop donné, trop voulu en faire, croyant ou espérant la machine infatigable, le réservoir inépuisable ? La réalité de la course à pied est que tout s’additionne, sans soustraction aucune, et la note au bout du compte peut être salée.  J’en connais, j’en croise qui nous envient, nous, ceux qui pouvons encore 

Le Marathon de Nantes est en pleine évolution, une fois de plus, cette année. La longue ligne droite le long de l’Erdre et son retour ont disparu. Le départ a quitté la Beaujoire pour trouver les quais rénovés, "L’Eléphant et les Machines de L’ile" nous attendent. Nantes devient un beau Marathon. 

Habiter Vannes, situé à une heure de route, ne nécessite pas un départ la veille. Nous partons à trois, Yannick, Fabrice et moi-même avec des ambitions inavouées, à part en ce qui me concerne le fameux 3h 30’.


Départ de Vannes à l’heure de la sortie des boîtes de nuit, un contrôle d’alcoolémie au pont de Kérino se révèle négatif, la composition du gateau’sport  est bien sans alcool.  

Arrivée à Nantes : prise des dossards, fin des préparatifs au coffre de la voiture et rendez-vous sur la ligne de départ en compagnie de deux mille participants. Je suis très confiant. Une partie de cette confiance vient que dans la région Vannetaise, il est reconnu que finir la préparation d’un Marathon de printemps par les trente kilomètres d’Arradon donne une indication très sérieuse, très précise sur le chronomètre un mois plus tard.

Cette année j’ai réussi deux heures vingt-huit minutes, alors aujourd’hui c’est trois heures trente. Départ prudent ; mes deux compagnons de voyage m’avouent que leur ambition du jour est de me servir de lièvre. Pour une bonne nouvelle c’en est une. Ils se positionnent devant moi côte à côte, me protégeant et me rythmant l’allure pour enfin réussir trois heures trente.

Quel confort d’être assis sur un "porte-bagage" en piaffant d’impatience, en trouvant que la vitesse n’est pas assez rapide. Je comprends à ce moment-là l’utilité des lièvres.  Au vingtième kilomètre Yannick lâche prise comme prévu, le Marathon des Sables récent a laissé quelques traces dans son organisme. Je me sens bien, même très bien, sur les talons de Fabrice, mon lièvre restant, peut-être l’effet du régime Scandinave que je teste pour la première fois  

 

Au trentième kilomètre un virage à gauche, une ligne droite profonde, descendante entre deux rangées d’immeubles Haussmannien et les ailes de la victoire me poussent. Je décide de finir seul. Quelle erreur !  

Mais pourquoi ne pas continuer à jouer le rôle de la tortue encore quelques kilomètres ? Pourquoi ne pas rester confortablement assis sur le "porte-bagage" de Fabrice ?  

Au quarantième kilomètre je retrouve Yannick qui m’accompagne pour finir en trois heures trente-quatre. Je perds quatre minutes sur les douze derniers kilomètres par manque de patience et un peu trop d’égo.  

Ce jour-là sera le point final à la recherche du "temps perdu". Frustré mais pas déçu, je garde à l’esprit que courir est un bonheur simple et il n’est pas question de mettre en  péril  les deux mille cinq cent kilomètres de chemins côtiers foulés par an, pour deux cents à trois cents kilomètres où je m’agrafe un dossard sur la poitrine.  

Combien de coureurs souhaiteraient encore courir et ne le peuvent plus parce qu’ils ont trop donné, trop voulu en faire, croyant ou espérant la machine infatigable, le réservoir inépuisable ? La réalité de la course à pied est que tout s’additionne, sans soustraction aucune, et la note au bout du compte peut être salée.  J’en connais, j’en croise qui nous envient, nous, ceux qui pouvons encore.