N’est-t-on pas mieux servi que part soi-même ? J’en suis persuadé. Cependant oublier ceux qui vont participé à la réussite du livre, indispensable à tous les amoureux de la course à pied, serait une omission impardonnable de la part d’hommes de partage comme nous pouvons...
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jeudi 16 mai 2024

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Mon 56km Ultra-Marin 2015

 

 

 

"Échec et pat ..... c'est à dire match nul ....." 

 

"Mystère et boule de gomme"

Cette expression datant du XXème siècle vient de la boule transparente utilisée par les voyantes pour lire l’avenir. Si madame Irma faisait le choix d’utiliser une boule faite d’un matériau opaque comme une boule de gomme, la voyante ne pouvait rien prédire.

 


C’est peut-être ce que je vais faire, consulter une voyante pour avoir des explications sur le fonctionnement de mon estomac qui au bout de quatre heures de course à la moindre vue d’une goutte d’eau se retourne.

La lecture régulière de "La Ligne Bleue" me font bien penser que le problème ou dû moins un des problèmes est que la vidange entre l’estomac et l’intestin se fait mal ou ne se fait plus (la  fameuse pression osmotique qui provoque l’inappétence)

 Pourtant, je modifie des petites choses à chaque course, en étant très attentif à la quantité de sucre ingurgité à partir du camelback en buvant bouche pleine toutes les cinq minutes, en prenant bien soin de m’alimenter régulièrement grâce aux ravitaillements embarqués. Rien n’y fait.

 


Ce matin un voile du  "mystère et tours de médium" est peut-être levé. Est-ce que mon cher estomac ne supporterait pas les changements de rythme, est-ce-que de boire au camelback le fait monter et descendre à chaque aspiration par une prise d’air devenant inconfortable, est-ce-que le marché courir est  une situation qu’il n’aime pas et qu’il me fait payer au prix fort ? Est-ce-que ? Est-ce-que ? Si vous avez des idées ou des explications, je suis preneur.

 


Comme d’habitude et comme tous les coureurs présents sur la ligne de départ tout se passe bien pendant les premiers kilomètres (encore heureux). La chaleur est bien présente mais je l'aime cette chaleur. Avec Fabrice mon compagnon du jour, nous alternons la marche et la course en fonction du dénivelé des chemins, en profitant au maximum de la fraicheur des sous-bois et des paysages ensoleillés de "La Petite Mer" (pour les nons initiés petite mer est la traduction de Morbihan).

 


Nous doublons des 177 km en les encourageant de la voix et non d’une petite tape sur l’épaule qui à force doit bien énerver. Le soutien sonore sur le parcours à différents endroits de l’Asptt  et de l’Us Arradon sont des moments à vivre et à savourer. Une partie de ma famille à Noyalo donne l’énergie pour continuer dans le plaisir …..

Mais c’est à partir de ce moment-là que les choses ont commencées à se dérégler, un petit peu, mais suffisamment pour que l’inquiétude monte, que les souvenirs de situations précédentes prennent le pas sur le plaisir, que le film du chemin à parcourir encore, défile devant les yeux. Des compagnons de route anonymes aident à m’approcher du ravitaillement de Séné et bizarrement cela calme l’estomac.



Pas pour longtemps je le sens, je le prédis. Un ravitaillement d’enfants propose des verres d’eau fraiche, c’est le moment de choisir si ça passe ou si ça casse. C’est ni l’un ni l’autre, c’est le moment ou l’estomac prend le pouvoir et se vide. C’est le moment ou Fabrice me rejoint et va me soutenir pour continuer jusqu’au 42éme kilomètres.

L’arrivée me semble au bout du monde, le ventre vide refusant toute alimentation ou hydratation. Il est plus sérieux d’appeler ma femme pour qu’elle vienne me chercher après un appel téléphonique au pc course pour signaler mon arrêt. 

 

 

Un kilomètre de marche pour rejoindre le lieu de rendez-vous, soulagé de ne pas avoir dépassé les limites que je me donne. Dans ces moments "d'abandons" qui me semblent intelligents, je me dis que j’ai la chance de courir encore en M3 (nous étions 30 sur 1500 participants), je me dis que j’ai la chance d’accompagner "Tom" au Marathon de Vannes en octobre, lui qui préfèrerait  utiliser ces jambes pour en faire autant.

Je ne vais pas aller jusqu’à dire que l’instant est un moment heureux, surtout que mon cerveau est encore prisonnier de l’estomac, mais je sais que demain matin je pourrais au mieux rechausser les runnings pour aller courir ….. , si le cerveau est remonté de trois étages, sa garde à vue terminée.

"C’est le cas ….. Même pas mal aux jambes "