N’est-t-on pas mieux servi que part soi-même ? J’en suis persuadé. Cependant oublier ceux qui vont participé à la réussite du livre, indispensable à tous les amoureux de la course à pied, serait une omission impardonnable de la part d’hommes de partage comme nous pouvons...
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mercredi 15 mai 2024

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Mes 6h de Ploeren

"Un 6 heures mi-figue-mi raison, mais cela me ressemble."

                                                                                                                            

            ..... Il est 6 heures Ploeren s'éveille ….. À peine ..... Il est 6 heures et je n'ai plus sommeil.

           Déjà deux heures que le réveil n'a pas eu besoin de se manifester pour me mettre le pied par terre. Après une toilette de runneurs qui va courir, de se couvrir les pieds de pansements de protection, de se pommader aux endroits que l’on va dire stratégiques, sans oublier les différents rituels qui accompagnent l'habillement, j’avale consciencieusement le gâteau sport accompagné d'un grand bol de thé.

           Il me suffit de quelques kilomètres pour me rendre au départ. C'est l'avantage des courses locales et dans le Morbihan nous sommes gâtés il y en a pour tous les goûts et toute les bourses, sans qu’elles nous les percent.

          En me garant entre deux camping-cars j'aperçois dans la lueur des phares les participants des 24 heures et des 12 heures qui tournent sur le circuit d'un kilomètre. Pour ce qui me concerne avec une quarantaine de coureurs matinaux, ce sera le 6 heures. Comparé aux autres nous pourrions être considérés comme les parents pauvres, les moins courageux, les plus sérieux ou les moins fous, mais pour avoir participé aux trois courses le mérite est le même parce que la vitesse va être adaptée à la durée et les difficultés, les "petits coups de moins  bien" à un moment ou à un autre seront identiques.

        Il est 6 heures. Le maître d'œuvre Xavier donne le départ sous un crachin qui n'est pas la propriété de la région Bretagne n'en déplaise à certains météorologues télévisuels.

        Mon expérience et quelques désillusions me font partir prudemment. Diviser mes courses en trois temps est devenue la règle, ma règle. Un premier tiers "lent", le deuxième en accélération progressive pour aller à la recherche du temps "perdu" et le troisième avec ce qui "reste". Rien de révolutionnaire c'est juste évolutionnaire et physiologique.

        L'objectif aujourd'hui est de parcourir 54 kilomètres, il n'y en aura que 51. La difficulté récurrente à m'alimenter au delà de 4 heures et l’idée de toujours de "ne pas se faire mal" m’interdit d’aller chercher les 3 petits kilomètres restants pour ne pas remettre en cause les 2000 kilomètres de chemins côtiers courus pour le plaisir tous les ans.


       La dernière demi-heure est festive propre aux 24 heures, avec cette particularité à Ploeren que les courses finissent ensemble. Que tous ont réussi ou pas qu'elle  importance ! Chacun profite à sa manière de l'instant. Des mains se serrent pour remercier l'un ou l'autre inconnu (e) de l'avoir aidé dans un moment difficile, d'autres se font accompagner sur les derniers tours en famille : femmes, enfants, petits enfants, d'autres encore savourent leur victoire ou leur premier podium sous les encouragements d’un public plus nombreux à midi qu'à minuit.

         Mais déjà pointe d'une façon insidieuse une zone de turbulence et de dépression liée à la pensée que les mois et les kilomètres de préparation sont presque à ranger au rayon des souvenirs. Il est toujours difficile quand on est adepte des longues distances, d’apprécier complètement ce que l’on vient de réaliser, il nous faut obligatoirement se projeter sur un autre objectif pour éviter de "psychoter".

      Cependant l’addiction à la dopamine, sérotonine et autre endorphine restera une addiction positive ….. comme les 24 heures de Ploeren dont tous les bénéfices sont reversés au Téléthon ….