N’est-t-on pas mieux servi que part soi-même ? J’en suis persuadé. Cependant oublier ceux qui vont participé à la réussite du livre, indispensable à tous les amoureux de la course à pied, serait une omission impardonnable de la part d’hommes de partage comme nous pouvons...
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Mon 56km Ultra-Marin 2014

"Quel est ce moment inexplicable où on fait le choix de la folie ou de la sagesse ….. Le moment où l’on peut se dépasser ou se briser"


 Comment perdre quand on a tout à gagner ..... 

Mon 56 km de l’Ultra-Marin …..

 

30 Juin 2014

            Ce matin la déception est encore forte et elle risque de rester quelle temps dans un tiroir  entrouvert de la mémoire. Heureusement, arrivent des échéances "camping caristes" pour aider à le refermer. 

            J'ai l'habitude de dire que je préfère mille fois un arrêt intelligent à un abandon dévastateur mais pas cette fois. Cette fois c'est un abandon avec ces conséquences non pas dévastatrices il ne faut pas non plus exagérer, il y a des choses plus importantes dans la vie. Mais ! Mais !

 

             Pourtant tout a bien commencé. Les sensations sont bonnes, meilleures que le temps pluvieux et frisquet dans l'attente du départ …..  

            Le spectacle est là avec les 177 et les 86km qui traversent le bourg de Sarzeau sous les encouragements. Je me demande comment certains vont faire pour rejoindre l'arrivée. 

 

            Départ festif comme d'habitude, chaude ambiance sous les gouttes et départ prudent pour éviter que l'estomac fasse des siennes au trois quart de la course.  Quelques bouchons dans les premiers kilomètres liés à certains passages resserrés, c'est la règle en trail, ce qui me fait dire aux "râleurs" d'aller s'inscrire sur des Marathons s’ils veulent éviter tous les pièges du parcours, là ils auront une route goudronnée sans aucun piège, sans aucune difficulté à part les 42km .....          

                 Ce sont les mêmes, sûrement, qui au premier pointage ont eu un comportement "désagréable" avec les préposés à ce pointage.  Je reconnais que c'est une erreur de l'organisation, la seule erreur, très vite réglé aux pointages suivants.           

 

            Tout ce déroule comme prévu les temps de passage sont respectés pour un objectif raisonnable : finir dans les 10 en V3.  Des têtes connues de l'Asptt de Vannes et de l'Us Arradon font parties des moments sympathiques à vivre aussi.

             Premier ravitaillement, une pause rapide le temps de faire le plein, le temps aussi de dire aux accompagnateurs de mon "élève", que d'être 10' derrière moi n'est pas prudent et ralentir serait une bonne chose si elle veut  finir propre son premier 56. Elle le finira en 8h et quelques minutes le sourire aux lèvres. 

            Je suis rattrapé par un père et son fils avec qui j’ai fait connaissance avant le départ et qui découvrent la distance. Une fois de plus je me retrouve en meneur d'allure occasionnel avec les conseils pour aller au bout. C’est un très bon moment.        

             Les kilomètres s'enchaînent, le peloton se transforme en fille indienne et les temps de passage sont conformes à mes souhaits.  Au ravitaillement de Séné, en accord avec mes compagnons de route, je les laisse puisque je décide à ce moment d’accélérer. Les sensations sont très bonnes. Le petit coup de mou, habituel, est derrière moi.

            J'arrive à la seule indication du parcours : "20km l'arrivée", avant le petit pont qui amène à Moustérian, où je fus poinçonné par des têtes connues de mon club de l'US Arradon, ce qui donne un surplus d'énergie avant d'aborder la partie la plus technique du parcours : une digue faites de gros cailloux stables mais difformes ou la chute est possible. Peut-être par trop de prudence je perds l'équilibre, je refuse la chute et je me bloque le genou.  La course se termine là, ma course se termine là.

           

            J’en prends conscience tout de suite et  mes pensées vont vers les kilomètres à venir sur les chemins côtiers à courir sans dossard sur la poitrine. Une fois de plus la sagesse prends le dessus sur la folie et c’est très bien comme cela. Je ne vois aucun intérêt à finir en 3 ou 4 h les 17 derniers kilomètres à entendre les gens qui me verrait passer : "Courage" alors que j'entendrais : "Inconscient".

            Ce qui ne m’empêche pas d’avoir beaucoup de respect pour les personnes qui vont au bout quoiqu’il arrive, ils ont leurs bonnes raisons de le faire.

 

            Un coup de téléphone à l'intendance, ma femme, pour qu'elle vienne me chercher, un coup de téléphone au Pc course pour l'abandon, et c'est fini sous le soleil qui commence à apparaître pour clore un weekend qui reste magnifique. 

            La déception après une nuit moyennement réparatrice est encore plus forte quand un coup d'œil sur les résultats de la catégorie V3 me renseigne : 

1er        6h13

2ème     6h29 

3ème     6h33

        Au moment de mon abandon à quelques centaines de mètres près :

4h30’ 40km ..... Je vous laisse le soin d'imaginer quel aurait pu être le résultat final ...... Si ! Mais avec des si on pourrait mettre une capitale dans un camelbak ..... 

            Bravo à toutes et à tous, bravo à Bernard Landrein de nous procurer ce genre de plaisir une fois par an, bravo et merci à tous les bénévoles rencontrés sur le chemin avec une pensée particulière pour ceux du premier pointage qui ont vu fondre sur eux 1500 concurrents dont quelques "râleurs"  qu'il faut mieux vite oublier.